Comment traduire sa surcapacité pour changer le monde à son échelle ?

Comment traduire sa surcapacité pour changer le monde à son échelle ?

Points clés :

  • La surcapacité est la capacité de chaque individu à utiliser ses aptitudes particulières et valorisables.

  • Utiliser sa surcapacité pour créer un projet socialement significatif en lien avec ses valeurs personnelles.

  • Vérifier que la surcapacité contribue fortement à la possibilité et qu'elle correspond à ses centres d'intérêt.

Chacun de nous a un parcours de vie spécifique qui lui confère des aptitudes particulières et valorisables. C'est ce que nous appelons la surcapacité.

Elle peut prendre des formes d'expressions particulières en fonction des contextes et des projets. Quand il s’agit d’établir un projet, il est bon de savoir comment son identité se connecte à la valeur sociale désirée. L’enjeu est d'exprimer sa surcapacité, d’apporter une contribution sociale significative et de répondre à ses valeurs. Le projet devient crédible quand il est un effet atteignable de sa surcapacité. Cela ne veut pas dire qu'il réussira à coup sûr, mais les chances de succès s’en trouveront sérieusement renforcées.

  • Prenons l’exemple de la surcapacité de Quentin : “comprendre ce qui se passe autour de moi pour changer les façons de voir habituelles et concrétiser des possibilités de projet”.

Sur la base de cette surcapacité, il peut vérifier si des opportunités sont viables.

  1. Soit des opportunités lui sont proposées. Dans ce cas, la séquence à suivre sera :

  • Vérifier que la surcapacité contribue fortement à l'opportunité

  • Vérifier qu'elle correspond à ses valeurs et ses centres d'intérêt.

Par exemple, un partenaire lui demande de l'aider à proposer des cours en ligne pour partager des connaissances autour de la psychiatrie. En l'état, cette opportunité est faiblement connectée à sa surcapacité. Mais si le projet devient celui de casser les idées reçues sur la psychiatrie grâce à des cours en ligne, sa surcapacité pourrait contribuer fortement.

Soit il envisage des opportunités. Dans ce cas, la séquence deviendra :

  • Déduire des effets possibles de sa surcapacité

Exemple : sa surcapacité permet de vulgariser des idées novatrices, comprendre un sujet émergent, connaître les solutions adaptées à un problème, les mettre en œuvre, convaincre de l'intérêt d'une nouvelle pratique, mettre fin à des pratiques désuètes mais ancrées (exemple : miser sur des prévisionnels pour financer des projets très incertains)

Ne conserver que les effets pour lesquels la surcapacité contribue fortement et non pas faiblement.

Dans notre cas, on élimine probablement “mettre fin à des pratiques désuètes mais ancrées” car il n'y a aucun terme dans la surcapacité qui se réfère à la volonté de faire face à l’inertie ou de se dédier complètement à une cause unique, laquelle est potentiellement peine perdue. L’inertie crée la dépendance à un projet et freine d’autres initiatives, alors que Quentin aime travailler sur plusieurs projets. En d’autres termes, la surcapacité peut aider mais n’apporte pas suffisamment de crédit. Dans ce cas, on parle de faible contribution de la surcapacité au regard du projet.

Choisir les effets de la surcapacité qui soient reliés à ses valeurs personnelles (indépendance, coopération, confiance, ... ) et centres d'intérêt (entrepreneuriat, innovation numérique, média, …).

  • Exemple : Il est raisonnable de penser que le projet peut avoir pour ambition de convaincre les entrepreneurs de s’intéresser à de nouvelles pratiques par les médias numériques.

Ces étapes permettent de passer d’une surcapacité en tant que contribution sociale unique (CSU) générique, à une CSU spécifique. Il s’agit d’une traduction d'un effet atteignable de la surcapacité d’un individu. Le projet est viable, c’est-à-dire faisable, parce que la surcapacité est un contributif fort et que cela correspond à ses valeurs. 

Un projet parti des moyens disponibles avérés, ici la surcapacité, a plus de chances qu’un projet pour lequel il faudrait trouver des ressources pas forcément disponibles. C’est pour cela que nous disons que le projet est viable.

Cet exemple montre qu’exprimer sa surcapacité permet de changer le monde, mais à son échelle. Le processus que nous proposons emprunte à l’idéalisme dans la mesure où il s'appuie sur la réalité de la pensée du sujet (exemple : le besoin de valoriser des idées novatrices qu'il considère comme étant vraies). Mais il emprunte aussi au pragmatisme, car l’individu ne valorise que ce dont il est capable. Il s'agit là d'une philosophie que l'on pourrait appeler "idéalisme effectual pragmatique" dans la mesure où elle se situe entre idéalisme et pragmatisme.