Picture of the Lake at Hakone, from the series 53 Stations of the Tokaido 1833 Utagawa Hiroshige 歌川 広重 (Japanese, 1797–1858) Japan, Edo period (1615-1868) Color woodblock print Bequest of James Parmelee 1940.982

ISMA360 TM, une méthode pour trouver le marché d’une idée nouvelle, d’une invention

ISMA360 TM, une méthode pour trouver le marché d’une idée nouvelle, d’une invention

Points clés : 

  • Innover à partir d’une invention n’est pas facile et savoir quel sera le marché qui va l’adopter ne va pas de soi.

  • L’importance de concevoir une offre compréhensible, désirable et légitime.

  • La seule méthode pour choisir rationnellement un marché atteignable parmi plusieurs possibles, ceci au moindre effort et en comparant l’accessibilité de chacun.

Innover n’est pas facile et savoir quel marché l’adoptera ne va pas de soi. Si c’était le cas, 73 % des start-ups n’auraient pas à pivoter 

Concevoir une offre compréhensible, séduisante et légitime

Pour innover, il faut un produit ou un service, alors que l'invention n'a pas encore sa traduction en offre commercialisable. 

Cette traduction n'est pas évidente. Par exemple, une start-up propose de stocker le volume de données d'un Data Center sur 1 gramme d'ADN de synthèse. Doit-elle vendre de l'ADN synthétisé, de la donnée stockée ? La question du produit n’est pas évidente, pas plus que le choix du client. Google est-il un client potentiel ou sera-ce une banque ? Rien n'est clair à ce stade. 

Ce problème n’est pas uniquement celui de la high-tech. Par exemple, pour trouver le marché accessible pour la nutrition à base d'insectes, faudra-t-il développer un produit pour les humains, les animaux ou de l’engrais fait à partir des déjections des insectes ?

De plus, une idée nouvelle en rupture consiste à remettre en question un système établi, fait de croyances et de pratiques. Au départ, nous ne savons pas à quoi la rattacher. Il n'est donc pas encore possible de visualiser et de se projeter. L'adoption est aussi difficile parce que les performances ne sont pas encore optimales. Par exemple, au début de l'Internet, trouver une définition d’un mot avec les moteurs de recherche impliquait de devoir allumer son ordinateur (les ordinateurs étaient souvent éteints et nécessitaient plusieurs minutes pour démarrer). Si bien qu'il était plus facile d'aller chercher son dictionnaire sur l'étagère. On voit qu'aujourd'hui les choses ont bien changé. Nous avons accès à des requêtes beaucoup plus complexes avec un assistant vocal comme : trouve-moi le nom du 38ème président des États-Unis. La réponse s’affiche en une fraction de seconde.

Il est difficile de savoir par où commencer et, surtout, quel sera le premier marché ou segment qui saura l'adopter au moindre effort pour l'entrepreneur.

L’entrepreneur aura à manœuvrer face aux détracteurs. Il s’agit des acteurs qui sont déjà en place qui vont tout faire pour essayer de garder leur position si l'invention remet en cause leur activité. Par exemple, les centres commerciaux font face à la montée de l'e-commerce promue par un acteur comme Amazon. Il y aura donc des acteurs à éviter. En d’autres termes, informer les détracteurs n’est pas dans la perte acceptable de l’entrepreneur. Encore faut-il les repérer car le chemin est semé d'embûches.

La première méthode à ce jour qui ne part pas d'une hypothèse de marché

Aucune méthode à ce jour n'aide à choisir parmi les marchés ceux qui sont atteignables facilement. En général, les entrepreneurs appliquent une démarche dite “essai-erreur”. J'essaie un marché, si ça marche tant mieux sinon je pivote sur un autre marché et ainsi de suite jusqu'au succès. C’est encore la pratique dominante. Même Lean Startup n'y a rien changé car son point de départ est le choix préalable d'un client potentiel.

Un guide méthodologique en 3 étapes

La première étape caractérise l'invention et ce qu'elle apporte de nouveau (son rôle) à ce que l'on connaît déjà (le contexte de référence). Le résultat de cette étape, c’est un pitch clair en une phrase de la nouveauté devenue compréhensible et communicable. 

La deuxième étape, c'est la désirabilité de l'idée ou de l'invention. Ici, la méthode répond à la question : quelles sont les personnes qui ont vraiment besoin de cette nouveauté car ils n'ont pas de solution satisfaisante à ce jour.

La troisième étape analyse la légitimité de l'invention en répondant à la question : est-ce que les personnes pour qui l'invention ou l'idée est désirable seraient prêtes à l'adopter en fonction de ce qu’elles sont et de qui la propose ? N'y a-t-il pas des situations relationnelles qui vont m’empêcher de travailler avec ces personnes ? Elles ont besoin de l'invention, mais pour tout un tas de raisons, il ne sera pas possible de leur vendre ou pour elles de l’acheter. 

Une méthode en rupture

Finalement, cette méthode évalue l'accessibilité du marché de l'invention, c'est-à-dire quels seront les segments de marché pour lesquels l’entrepreneur peut espérer un engagement formel. Cette méthode est elle-même une invention qui en est au début de son cycle. Elle est encore peu connue bien qu'utilisée dans des centres d'innovations très prestigieux comme celui de l'Université de Cambridge (ex : St John Innovation Centre). De nombreuses grandes entreprises ou incubateurs sont aussi des utilisateurs réguliers.

Le Mooc ISMA360 est un moyen de découvrir les étapes détaillées de la méthode.

Cas d’utilisation d’ISMA360 : quel marché choisir pour une start-up sophipolitaine travaillant dans l’ingénierie de la lumière avec un dispositif LCOS (cristaux liquides sur une base silicium) compact qui contrôle la direction et la forme du faisceau en temps réel ?

Reconnaître l'inconfort : la technologie brevetée par un laboratoire du CNRS est époustouflante et permet de répondre à des besoins multiples, trop nombreux pour savoir quel marché choisir. Les applications vont de la possibilité d’augmenter la vitesse de la “Google Car” pour scanner la topographie environnante à la possibilité de réduire le coût de fabrication d’un scanner. L'entrepreneur ne sait pas quel marché choisir.

Voir pour agir : en quelques heures d’analyse, 3 segments de marchés accessibles au moindre effort sont trouvés grâce à la logique de la méthode. Il s’agit des sociétés chargées du contrôle de la circulation, les fabricants de projecteurs et d'appareils de divertissement, des fabricants de commutateurs et de routeurs optiques. Ces segments sont accessibles et l’entrepreneur peut le justifier. D’autres ne le sont pas, mais il peut expliquer pourquoi. Enfin des segments sont mis de côté quand l’entrepreneur et son équipe ne disposent pas d’informations suffisantes pour faire parler les matrices de la méthode.

Agir pour transformer : nul besoin d’une analyse exhaustive pour avancer. Les informations issues de l’analyse ISMA360 sont suffisantes pour établir des contacts commerciaux et concrétiser un prototype pour les segments atteignables.